L'avis de mes proches
La recherche
Nous sommes donc le 06 août 2013 et mes valises sont bouclées. Je retourne quelques temps chez ma mère dans le Sud pour chercher du boulot. Choupinet est au travail, il ne peut donc pas m'accompagner à Genève pour mon covoiturage. Tant pis. Mon PC étant rangé, je continue un peu ma recherche d'emploi sur le net avant d'aller prendre le train qui m'emène au lieu de rendez-vous.
L'idée de devenir jeune fille au pair a germé en quelques heures et je commence par trouver une page où je contacte quelques familles ayant laissé des annonces. Je trouve un second site où je tombe sur une multitude de requêtes: de tous les pays, des enfants de tout âge. Après en avoir consulté quelques une d'entre elles, je décide de m'inscrire sur le site (gratuit, sauf si on veut quelques options mais cela ne m'intéresse pas.) et contacte quelques familles dans les pays cités dans mon post précédent. Enfin "quelques" une petite vingtaine, je pense. Puis, c'est l'heure du départ. Dans le train, entre deux chapitres de Maupassant, je repense à mon postulat; je me rends compte que j'ai hâte de recevoir des réponses. Mais c'est une hâte calme, sereine que je ne connaissais pas, peut-être car je me rassure avec le fait que l'adorable mère de Poussin m'a offert son porte-bonheur juste avant le départ. J'en ai eu les larmes aux yeux car c'est en quelques mois le deuxième cadeau aussi lourd de signification que d'affection qu'elle me fait et j'en suis plus que flatter mais je ne trouve jamais les mots pour l'exprimer. J'espère qu'elle ressent mon émotion.
Une fois arrivée, je n'ai qu'une envie: dormir. Je programme mon réveil (oui, maman!) et m'étale en essayant de ne pas penser. Il est vrai qu'après ma douche et avoir ingurgité deux pêches, j'allume mon ordinateur afin de regarder si j'ai obtenu des réponses. En effet, deux e-mails très courtois de refus venant des parents contactés via le premier site de la veille. D'autres m'indiquent que sur celui où je me suis inscrite, j'en ai reçu également. Bonne surprise!! Plusieurs foyers ont été intéressés par mon mail de présentation qui fait office de premier contact. Je me mets à taper en retour en m'appliquant à faire le moins de fautes possibles (ai-je précisé que je n'écrivais qu'en allemand??). L'impatience est un peu plus vive. Je me mets en quête de nouveaux profils susceptibles de m'accepter en leur maison, de me faire une petite place dans leur vie. J'ai du en contacter une bonne centaine (toutes avec le même e-mail, retouché de temps à autres lorsque je pensais à préciser certains points. Ce n'est pas vraiment bien, je sais bien, mais ça prend moins de temps et ça marche!).
Une famille avec des triplés nouveaux-nés... aïe aïe aïe, les bébés c'est pas vraiment mon truc, alors s'ils sont 3... A voir. Divers messages m'invitant à parler un peu plus de moi-même, de mes attentes, etc. Tiens, des Suisses qui m'écrivent en anglais, le nom est de consonnance étrangère. Leur intérêt piqué au vif se lit dans leurs lignes. Après quelques échanges au cours de la journée, nous nous retrouvons sur Skype pour discuter un peu plus librement... et en français. La discussion avec le père se passe très bien et j'ai très envie d'intégrer cette famille, le garçon a l'air vraiment sympathique et malgré le peu que l'on ait discuté, il semble m'apprécier, d'après les dires de son paternel. J'attends avec impatience que la maman rentre du travail pour pouvoir discuter avec elle. Quelques heures après, je reçois une invitation à une vidéo-conférence avec celle-ci. Elle semble un peu méfiante, un peu froide; j'ai l'impression de gaffer, cela me semble beaucoup moins évident mais je fais de mon mieux pour apparaître son mon meilleur jour (à part mon sourire au beau fixe). J'aimerais la connaître pour mieux la comprendre, ne pas la juger trop hâtivement; c'est une mère, il ne faut pas oublier qu'elle va évidemment faire scrupuleusement attention aux mains à qui elle va confier son cadet (le grand frère a un an de plus que moi, il est à l'Université). Déjà la famille est bilingue anglais-français et voudrait que je les aide à l'apprentissage de la langue de Goethe et moi qu'ils m'aident à l'apprentissage de l'hindi. Avant de signer un quelconque contrat, ils me proposent de passer deux semaines d'essais chez eux, pour voir si je m'entends bien avec J., si tout va bien dans la famille avant de venir sur du "long" terme (leur souhait est de minimum un an). Le deal semble parfait, voire trop; j'espère arriver à trouver ma place et que tout se passe bien avec la génitrice, apprendre à la connaître aussi sous ses traits fatigués de mère overbookée. La date de mon arrivée va être fixée dans les prochains jours mais je continue à garder un oeil sur les autres familles.
Présentation et contexte
Bienvenue à tous et à toutes,
sur ce blog, j'utiliserai pour me nommer un de mes pseudonymes et surnom: Acidya. Je suis originaire du Gard, dans le Sud de la France. J'ai soufflé il y a à peine quelques mois mes 20 printemps et ma vie ne me convient pas.
Tout d'abord, il est important de revenir en arrière pour mieux comprendre, mais en bref.
Au collège, j'ai fait le choix de prendre Allemand en seconde langue vivante. Puis en première au lycée, en inversant avec l'anglais. Ca a toujours été ma meilleure matière et celle que j'aimais le plus. J'ai donc fait un échange de deux mois à Munich qui m'a profondément marquée et je rêve d'y retourner, mais en adulte cette fois.
Mon Baccalauréat en poche, je fais ma rentrée à l'Université de Strasbourg en 1ère année de L.L.C.E Allemand (Langue, Littérature et Civilisation Etrangère). Un fiasco total: ce n'était pas du tout ce que je pensais, une désillusion totale: le cours de civilisation est un banal cours d'histoire, la littérature n'est pas mon fort mais je m'étais résignée et, franchement, vu le programme, j'étais aussi enchantée qu'un enfant de se faire arracher une dent sans anesthésie. Ma seule réjouissance était le cours d'anglais du mardi matin, le seul cours tôt (donc galère pour me lever) mais aussi le seul intéressant de mon point de vue.
Pour parfaire et le tableau, les élèves étaient assez solitaires, peu de communication et d'entraide à part pour les vieux amis. Que d'intégration dans une ville, une école et une vie étrangères! De plusque des allemands (je n'ai rien contre, j'adore les Allemand(e)s) ou bilingues dans la classe, ce qui corsaient les choses car d'après eux était fixé le niveau de la classe selon les professeurs pas vraiment enclins à aider (" Vous pouvez répéter s.v.p?/ expliquer ce mot?" Que nenni.), donc pas forcément évident de suivre quand les cours importants sont intégralement en allemand. J'abandonne ce cursus voué à l'échec d'autant par mon inintérêt que par la difficulté.
Je me tourne donc vers ce qui m'intéresse vraiment depuis de longues années mais que je pensais impossible au vu de mes résultats en sciences: la psychologie. L'idée est bonne mais le choix de la faculté mauvais: celle de Strasbourg étant très axée sur les sciences. Même en bossant comme une acharnée et malgré un soutient incroyable de la part de mon prince charmant (que nous nommerons par des noms aussi cucul la praline que Choupinou, Chouchou entre autres "guimauveries") , et ce notamment lors de mes mauvaises passes, l'échec est cuisant et je me sentais psychologiquement (c'est le cas de le dire) démolie.
Fort heureusement, je passe de superbes vacances en Suisse alémanique chez mon prince charmant, où il vit avec sa famille. Il me fait découvrir son pays sur lequel j'avais tant de préjugés et d'à priori aussi stupides qu'infondés (quoi que le chocolat est réellement délicieux). Il m'aide à me sentir mieux, à chercher quelle formation ou étude me correspond vraiment et me trouve un apprentissage à proximité de chez lui: en photographie, domaine qui me passionne depuis que j'ai compris à quoi servait un appareil photo. Seulement, il n'y a qu'une place, un délais court et beaucoup de concurrence. Admettons que je sois choisie, je ne pourrais assister à l'entretient pour cause de merveilleuses vacances en amoureux. Idée remise à l'an prochain.
Ce qui nous amène à me chercher du travail dans ce que je peux avec juste un bac et une seule expérience professionnelle d'un mois. Autant dire bien peu de choses. Je cherche toutes les idées possibles, je cible quelques villes: ma ville natale, Strasbourg, Mulhouse, en Allemagne et en Suisse en général. Pas plus de succès mais nous persévérons. Je finis par arriver, je ne sais plus comment même si c'était il y a moins de 48 heures, à l'idée de devenir jeune fille au pair. Donc possibilité en Suisse, Allemagne, pourquoi pas Autriche ou encore Angleterre., tout en bossant mon allemand et en faisant mes dossiers pour ma formation future.
L'idée est bien ancrée dans ma tête même si je n'abandonne pas mes recheches d'emploi. Je pense que cela peut être une véritable leçon d'apprentissage et une expérience positive.